Christie Morreale, ministre de l’Emploi, de l’Action sociale, de la Santé et de l’Égalité des Chances
Installation de l’œuvre « Tissons des liens, pas des menottes »
Liège, Place Saint-Lambert
Jeudi 4 avril à 14h
Mesdames et Messieurs,
C’est un immense honneur de me tenir ici, avec vous, en plein cœur de notre belle ville de Liège.
Dehors, se déploie un symbole fort de solidarité : l’œuvre « Tissons des liens, pas des menottes », inspirée par Bénédicte Moyersoen et rendue réelle grâce à des centaines de mains, des mains comme les vôtres et les miennes. Des mains qui ont choisi de dire « oui » à l’entraide, et « non » à l’indifférence.
Imaginez : chaque colson de cette œuvre, c’est un choix. Un choix de transformer les chaînes en liens de fraternité, les barrières en ponts. 112 000 colsons, pour 112 000 visages. Des visages qui ont des histoires, des rêves, des peurs… Comme vous, comme moi.
Nous savons tous que la question de l’immigration est complexe et sensible. Mais derrière les chiffres et les débats, il y a des êtres humains. Mon grand-père était l’un d’eux. Un homme qui a quitté l’Italie avec ses rêves dans une valise, cherchant une vie meilleure ici, en Belgique.
C’est grâce à son courage et à son travail que je peux me tenir devant vous aujourd’hui comme Ministre. L’histoire de mon nonno n’est pas unique. C’est l’histoire de milliers de familles en Belgique.
Alors, lorsque j’interpelle le Gouvernement fédéral pour faciliter l’octroi des titres de séjour à ceux qui peinent dans l’ombre, je ne parle pas en tant que ministre seulement.
Je parle en tant que fille et petite-fille d’immigré, en tant que citoyenne, en tant qu’humaine. Les secteurs comme la construction, l’Horeca et l’agriculture, pour ne citer qu’eux, ne pourraient pas tourner sans ces travailleurs. Ce n’est pas juste une question de droits ; c’est une question de reconnaissance de leur valeur.
Mon message ici est clair : la migration ne devrait pas être vue comme un fardeau, mais comme une opportunité pour enrichir notre société.
Nous voulons une politique migratoire humaine, qui respecte les droits de chaque personne et offre de vraies chances d’intégration. Changer notre regard sur la migration, c’est aussi changer notre futur.
Il est temps d’agir avec cœur et courage. La solution n’est pas dans la fermeture, mais dans l’accueil, l’échange, et la compréhension. La solution, c’est de regarder l’autre non pas comme un étranger, mais comme un potentiel ami, partenaire, un membre de notre communauté.
« Tissons des liens, pas des menottes ». Ce n’est pas juste une phrase, c’est un appel à l’action. C’est l’appel à se rappeler que, peu importe où nous sommes nés, sous quel ciel nous avons grandi, nous partageons tous le même monde, les mêmes espoirs d’un avenir meilleur pour nos enfants.
Alors, oui, je continuerai à me battre. Pour un titre de séjour, pour un travail digne, pour le respect de chacun.
Parce que mon histoire est votre histoire. Et notre avenir se construit ensemble, main dans la main.
Merci à chacun d’entre vous d’être ici aujourd’hui. Ensemble, faisons de la Belgique, de la Wallonie, de Liège, un lieu où chaque histoire trouve sa place, où chaque rêve a la chance de devenir réalité.
Christie Morreale